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15 mai 2018

Correction du DNB blanc n°2 - La rédaction : sujet d'invention

Je m’apprêtais à vivre à vivre une expérience qui allait changer ma perception de l’amour à tout jamais. Un après-midi de printemps, alors que Valentine s’apprêtait à quitter le parc dans lequel nous avions joué depuis le matin, je tentais une approche que je pourrais qualifier, aujourd’hui, avec le recul, de non-conventionnelle. Connaissant l’amour de Valentine pour les défis et sa soif de pouvoir (que je percevais à peine), je commençais par me mettre à ses genoux, à littéralement me traîner sur le sol, à ses pieds, rampant comme un vers sous les yeux éberlués de ma chère aimée. Trouvant là que ma prouesse n’était pas aussi chevaleresque qu’elle l’était dans ma pensée, je me roulais là, sur la terre battue, cherchant à me couvrir de boue et à lui montrer ma soumission absolue et éternelle. Evidemment, et j’aurais dû m’en douter, Valentine ne vit rien d’extraordinaire dans ce geste désespéré…et désespérant. Mais je ne m’avouais pas vaincu, j’entamais, là, sur le sol, à même les graviers, une danse terrestre, m’écorchant coudes et genoux en plusieurs endroits. Son regard, stupéfait d’abord commençait à se transformait. Un sourire s’ébauchait sur ses lèvres et je parvins à la faire rire. J’avais fait rire Valentine, je l’avais faite rire ! Moi ! Pas Janek, Moi ! et tout seul. Au seul prix de mes articulations et de mon pantalon. C’était peu cher payé. Mais son rire…celui-ci cessa rapidement d’être bon-enfant. Ses yeux avaient changé, son regard s’était durci. « Janek ne se tortille pas ! »

C’était tombé, une sentence qui m’achevait, irrévocable. Janek revenait dans la course. Elle me torturait. Je me relevais, péniblement, doucement, tristement devant elle, devant celle que j’aimais et le regard tourné vers mes pieds, ne souhaitant plus la voir, ne souhaitant plus la regarder, je m’éloignais. Mais j’entendis, là, comme sorti des ténèbres, mon prénom, prononcé par ma douce…qui semblait le redevenir d’ailleurs. « Mais, tu saignes ? » Oui, de partout, je me répandais, troué de toute part, abîmé et meurtri. Je ne l’avais pas remarqué avant qu’elle me le dise et, face à mon propre sang je ne tournais pas de l’œil, résistant péniblement à l’envie que j’avais de m’effondrer là, de retour sur le sol, inanimé, gisant dans les flots. Elle s’approcha de moi et me demanda si j’avais mal, si je souffrais terriblement ou atrocement. Je choisis, au hasard la deuxième réponse et elle me demanda de confirmer que c’était là bien ce que je ressentais. Je le jurais, voulant à tout prix plaire à ma bien-aimée, à celle que j’aimerais pour toujours, d’autant plus depuis qu’elle avait prononcé mon prénom. Oh ma douce, ma toute douce.

« Janek aurait dit qu’il avait terriblement mal ». Mon sang ne fit qu’un tour et je m’effondrais sur le sol, cette fois-ci pour de bon. J’y restais des heures durant, si longtemps que, quand ma mère me récupéra, il faisait déjà nuit depuis longtemps. Valentine était partie évidemment, sans doute était-elle partie rejoindre ce Janek qu’elle aimait tant, qui avait la bonne réponse. Je n’ai jamais revu Valentine ni l’autre.

 

 

 

 

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